[ANPPOM-Lista] CFP: faire silence / silencing

Carlos Palombini cpalombini em gmail.com
Sex Dez 14 09:06:37 -02 2018


Faire silence: expériences, matérialités, pouvoirs

Colloque international, Marseille, 4-7 juin 2019

Appel à communication

Date-limite de soumission : 20 décembre 2018

English translation below

Présentation

Le langage n’est pas notre patrie. Nous venons du silence et nous avons été
dévoyés quand nous marchions encore à quatre pattes dans cette terre
d’Égypte où nous avons connu l’état des plus indigents des êtres de ce
monde. Pascal Quignard

Le colloque international Faire silence. Expériences, matérialités et
pouvoirs se propose d’envisager le silence dans sa dimension pratique,
comme un objet, une conduite, une prise esthétique ou politique. En
accueillant et en confrontant les points de vue de plusieurs disciplines
universitaires - acoustique, anthropologie, études des sciences, histoire,
linguistique, littérature, muséologie, musicologie, sociologie, sciences de
l’information et de la communication- et pratiques artistiques - musique,
poésie, cinéma, en particulier, ce colloque entend étudier comment se
manifeste l’existence d’un faire silenceà travers les modalités
matérielles, symboliques et politiques du silence.

Les communications s’inscriront dans les axes suivants :

1. La fabrique du silence.Le silence est par essence ce qui fait défaut, et
comme le soutient John Cage, le silence n’a pas d’existence ; seules
existent des stratégies pour le faire exister. L’architecture a contribué
de longue date à favoriser ce silence « dont les hommes ont besoin », comme
le rappelle Le Corbusier à propos du couvent de La Tourette, silence qu’il
a placé au cœur de son œuvre (Formes du silence, 2016). De leur côté, les
historiens des sciences ont entrepris d’explorer les techniques qui
historiquement ont doté les salles de concert de conditions pour entendre
dans le silence (Thompson, 2002). Entre commande de client et techniques de
construction, le silence résulte ainsi d’une construction sociale dont le
colloque cherchera à déterminer les étapes. Il conviendra, en premier lieu,
d’explorer la place que les sciences cognitives laissent au silence et à sa
perception depuis son usage métaphorique par Austin de « silence des sens »
(Austin, 2007), en saisissant les récentes transformations du champ en ce
domaine. D’autres perspectives existent : il faudra analyser comment les
études urbaines qui ont développé la notion de paysage sonore ont proposé
une interprétation du silence comme “fait construit” (voir Amphoux & alii,
1996). Matérialisation du silence, sa notation participe de sa
construction. Le colloque pourra s’intéresser à toutes formes de notation
qui matérialisent le silence dans l’écriture, que celle-ci soit
linguistique, théâtrale ou musicale.

2. Les esthétiques du silence. Le silence trouve sa contrepartie graphique
dans l’espace vide, le blanc typographique, et bien souvent, « la logique
est celle du signe : le vide présent fait signe pour un plein absent »
(Dessons, 2005, p.51). Lefaire silencerelève bien des fois d’un acte de
création artistique. John Cage, par son « morceau qui ne contien[t] aucun
son », usuellement appelé 4’33 pour piano, invite à penser le silence comme
un objet musical en soi. En poésiecontemporaine, le faire silenceentre dans
la composition de l’œuvre, s’incarne dans le vers. Marie-Claire Bancquart
insère des blancs qui sont autant de silences « le plus souvent entre les
vers, quelquefois dans le vers même » (2010, p. 48). Lorand Gaspar, pour
qui « le silence est peut-être une plénitude de la langue » (1978, p.116),
place un tiret à la fin de certains vers dans une forme de recueillement de
la parole que le silence envahit. James Sacré, lui, intitule son prochain
opus Figures de silence, reposant peut-être la question du faire silence en
déclinant ses formes d’apparition. Dans l’écriture cinématographique, le
silence contribue de façon magistrale à la mise en scènedu propos. Le
silence cinématographique peut participer de la « musicalité filmique », il
« est (naît de) rencontres, combinaisons, agencements, et bien sûr pas
seulement de sons. On le fabrique, on le produit comme et avec le reste des
éléments qui font un film, et dans le même mouvement qu’on produit de la
durée, de la vie, du réel » (Prenant, 2006, p.84). La finalité artistique
du faire silencedans l’écriture cinématographique peut aussi se lire dans
l’absence de paroles intradiégétiques ou extradiégétiques. Dans le
colloque, chercheurs, artistes et ingénieurs pourront présenter leurs
réflexions ou leurs créations sonores faisant la part belle à la fabrique
du silence (Capeille, 2017), ainsi que leur choix d’abandonner la voix off,
voire la bande son, dans leurs fictions ou documentaires

3. La trame du silence. Faire silence, c’est ne pas vouloir ou ne pas
pouvoir dire. Les béances du discours des sciences coloniales sont
désormais connus (Stoler, 2009). Le colloque pourra poser la question de la
place, du statut à accorder à ces silences volontaires dans la pratique des
anthropologues, historien-ne-s et des juristes, à la façon dont ces
silences peuvent être instruments de pouvoir, tant « refuser d’entendre et
de voir l’autre, l’empêcher de laisser une trace, c’est le condamner à une
forme de non-être » (Corbin, 2016 [1994], p.16) et ainsi, en les réduisant
au silence, les condamner à une invisibilité sociale et historique (Le
Blanc, 2009). Dans une perspective plus testimoniale, faire silencec'est
aussi ne pas pouvoir ou ne pas vouloir « faire récit » (Ricoeur), ou faire
récit autre. Modèle du genre, la correspondance de Poilus peu-lettrés
(Corpus 14, Steuckardt dir.) dans laquelle les récits de bataille
s’écrivent peu. Mais le silence (auto-)imposé peut toutefois se rompre, et
mener du côté du lapsus linguaeou du lapsus calami (Rossi & Peter-Defare,
1998) ; ces échappés de la langue et du silence représentent alors des «
événements d'énonciation » au sens où ils font « effraction dans une chaîne
discursive » (Fenoglio, 1997). La parole retranchéepeut donc laisser des
traces, et la question de son repérage et de son interprétation s’impose.
Il sera à ce titre intéressant de voir comment l’analyse de corpus grâce
notamment aux outils de textométrie peut contribuer à définir,
circonscrire, mesurer les traces révélatrices d’unfaire silence. Les récits
ou absence de récitde certaines expériences traumatiques, tant collectives
que personnelles, qu’elles soient objet de témoignage ou mise en mots dans
la littérature, n'en sont pas moins pratiques. Les conditions de leurs
mises en œuvre, comme les modalités de recouvrement de la parole, restent à
étudier pour comprendre finalement comment on « brise le silence ».

4. La tactique du silence. Considéré du point de vue de ses effets, le
silence se fait tactique ou stratégie. Les rhéteurs et les moralistes
considèrent le silence  comme un art de la parole, l’« art de faire quelque
chose à l’autre par le silence » (Dinouart, 1987, introduction par Courtine
et Haroche). Dans son Art de se taire(1771), l’abbé Dinouart reconnaît « un
silence prudent, et un silence artificieux. / Un silence complaisant, et un
silence moqueur. / Un silence spirituel, et un silence stupide. / Un
silence d’approbation, et un silence de mépris. / Un silence de politique.
/ Un silence d’humeur et de caprice (Dinouart, 1987 [1771], p. 69). Dans le
cadre des interactions verbales, le silence est envisagé comme un élément
structurant des échanges.  Il permet l’alternance des tours de paroles
(switching pauses, gap ; Larouche-Bouvy, 1984 ; Kerbrat-Orecchioni, 1995).
Ses usages sont fortement variables culturellement, par exemple en France,
un silence prolongé entre deux tours de parole devient pesant, “on éprouve
alors le besoin de le meubler, ou de le justifier » (Kerbrat-Orecchioni,
1995, p. 163). Le faire silence, quand il mène à l’échec perlocutoire ou à
un dysfonctionnement(ne pas répondre volontairement à une question ; des
pauses trop longues entre les tours de parole), révéler en filigrane la
présence d’une conduite ritualisée que le locuteur transgresse (politesse).
Il est aussi possible de faire silence pour inciter l’interlocuteur à
prendre la parole (Cheyronnaud, 1997). Ce colloque pourra en outre
 s’intéresser aux manières dont le silence peut révéler les rapports avec
autrui dans l’échange verbal, parfois rapports de pouvoir tels qu’ils
s’expriment dans les groupes ou dans les pratiques rituelles(Lakoff, West &
Zimmerman, 1975, inégalité de genre; Lazar, 2001, inégalité de génération;
Taylor 2017, pratiques culturelles silencieuses des chants magiques Jivaro;
Starhawk, 2015, Vercauteren, 2011, micropolitique des groupes). Enfin, il
sera possible de définir des usages politiques du silence, par exempleà
travers l’analyse de discours politiques (S. Montiglio, 1994; D. Barbet,
J.-P. Honoré éd., 2013) ou de politiques environnementales (Carson, 1962;
Murphy, 2005; Abram, 2014).

5. L’écologie du silence.S'il peut être un jeu ou une prise pour
l'expérience de création, d'écoute ou de lecture, le silence demeure
parfois subi et son expérience est alors négociée dans des espacesaux
contraintes spécifiques (ou lieux sociofuges, Sommer, 1967). Les salles de
la classe, les bibliothèques, certaines salles de spectacle, entre autres
lieux, sont bien souvent de ces espaces où est attendu le silence. Si
l'historicité du faire silence dans les salles de concert et de théâtre a
été largement documenté (Bisaro & Louvat-Molozay, 2017), il convient à
présent de comprendre comment se négocient en pratique, et en morale, ses
injonctions (plus ou moins contraignantes) et comment elles informent les
pratiques quotidiennes des acteurs qui parcourent ces espaces. Les
pratiques et les lieux explicitement et volontairement « silencieux »
peuvent aussi faire l'objet d'investigations empiriques : les silent
parties (ou « soirées-casques »), la retraite ou le silence monastique, les
espaces « silence » des trains, méritent d'être étudiés en tant qu'ils
constituent des « laboratoires » de la pratique du faire silence et
invitent à s’interroger sur la marchandisation du faire silence. Ces
espaces constituent par ailleurs un observatoire privilégié des «
obstructions au silence »et des réactions qu'elles occasionnent, comme
autant de ruptures (bruyantes) de cadre (Goffman, 1991). Un autre angle
d’attaque sur l’écologie du silence pourra être de relever ses ambiguïtés,
sa réception paradoxale, particulièrement dans les contextes urbains où un
mouvement critique semble particulièrement le rechercher, mais où ses
apparitions se révèlent régulièrement problématiques; on a ainsi pu parler
de « silence potentiellement dangereux » pour les coordinations urbaines
dans le cas des voitures électriques (Pecqueux, 2012).

Modalités de soumission

Les propositions de communication, de 500 mots maximum, comportant un titre
provisoire et une bibliographie, devront être adressées, à Stéphanie
Fonvielle (stephanie.fonvielle em univ-amu.fr) et à Christelle Rabier (
christelle.rabier em ehess.fr), en précisant dans l’objet: “AAC Faire silence”.

Elles seront rédigées en français ou en anglais et comporteront les
informations suivantes:

nom
prénom
affiliation(s)
notice bio-bibliographique

Date-limite de soumission: 20 décembre 2018

Notification de décision: 20 janvier 2019.

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Silencing: Experiences, Materiality, Powers

International conference, Marseille, 4-7 June 2019

Call for papers

Submission deadline: 20 December 2018

Presentation

Language is not our homeland. We come from silence, and we have been led
astray when we were still crawling in this Land of Egypt, where we have
known the state of the most indigent beings of this world. Pascal Quignard

The Creating Silence. Experiences, materiality and powers international
conference aims at considering silence in its practical dimension, as an
object, a conduct, an aesthetic or political hold. In welcoming and
confronting viewpoints from several academic fields – acoustics,
anthropology, history, linguistics, literature, museology, musicology,
sociology – and artistic practices – notably music, poetry, cinema– this
conference will study how the existence of a creation of silence manifests,
through the material, symbolic and political modalities of silence.

The papers should fall within the following themes:

1. The making of silence. In essence, silence stands for what is lacking.
As John Cage stated, there is no such thing as silence; there only are
strategies to make it being. Architecture has since long contributed to
promote silence, as “needed by humankind”, as Le Corbusier, who put silence
at the core of his work, recalled about the La Tourette priory (Formes du
silence, 2016).For their part, historians of science started exploring the
techniques that have historically provided concert halls with conditions to
hear silence (Thompson, 2002). Between orders from clients and building
techniques, silence is thus the result of social constructions, whose
different stages will be studied in this conference. Firstly, the
conference will be to explore the room made for silence and its perception
in cognitive sciences since the James Austin’s metaphorical use of “silence
of senses” (Austin, 2007) and will graspthe recent changes in this field.
Other perspectives exist: analysing how urban studies, which have developed
the concept of soundscape, have proposed an interpretation of silence as a
“built fact” (see Amphoux & alii, 1996). As a significant dimension of the
perception of silence, transcribing must be analysed. The conference will
focus on all the forms that materialise silence in writing, be it
linguistic, theatrical or musical.

2. The aesthetics of silence.Silence finds its graphical counterpart in the
empty space, the typographic blank space and, often, “the logic is that of
the sign: the present emptiness signals the absence of a full space”
(Dessons, 2005). Silencing is very often about artistic creation. John
Cage’s “piece with no sound”, usually called 4’33’’, defined silence as a
musical object in itself. In contemporary poetry, creating silence belongs
to the composition of the piece, and is embodied in the verse. Marie-Claire
Bancquart introduced blank spaces, which represent as many silences, “often
in between the verses, sometimes the verse itself” (2010, p. 48). Lorand
Gaspar, for whom “silence is perhaps the fullness of language” (1978, p.
116), puts a dash at the end of some verses, in a discursive contemplation,
invaded by silence. James Sacré called his forthcoming opus Figures of
Silence, as he evokes several forms of its coming to being, questions once
again the idea of silencing. In screenwriting, silence strongly contributes
to the staging of the intention. Cinematic silence can take part in “film
musicality”, it “is (comes from) encounters, combinations, layouts, not
just of sounds, of course. We build it, we produce it like and with the
rest of the elements that make a film, at the same time that we are
producing time, life, reality.” (Prenant, 2006, p. 84). The artistic
purpose behind silencingin screenwriting can also be considered as the
absence of intradiegetic or extradiegetic words. In this conference,
researchers, artists and engineers will have the opportunity to present
their reflections or sound creations with an emphasis on silence  in the
making (Capeille, 2007), as well as their choice to give up on voiceover,
even soundtrack, in their fictions or documentaries.

3. The substance of silence.Creating silence means not telling, or not
being able to tell. The hollowness in the argument from colonial sciences
is now acknowledged (Stoler, 2009). The conference will be the opportunity
to question the concept of place, the status to give the deliberate
silences in the practice of anthropologists, historians and lawyers, the
way these silences can be instruments of power, since “refusing to hear and
see the other, preventing him to leave a mark, means condemning him to a
form of non-existence” (Corbin, 2016 [1994], p. 16), and thus to a social
and historical invisibility, as they are silenced (Le Blanc, 2009). In a
more testimonial perspective, silencing also means not being able to or not
wanting to “tell” (Ricoeur), or tell the other narrative. One model is that
of some “Poilus”’ letters, who were barely literate (Corpus 14, Steuckardt
dir.), and in which the tales of battle are not really accounted for.
However the (self) imposed silence can break and lead to lapsus linguae or
lapsus calami(Rossi & Peter-Defare, 1998). Those breaks from language and
silence thus represent “events of utterance” of meaning, where they “break
into a chain of discourse” (Fenoglio, 1997). The subtracted wordmay leave
traces, thus challenging scholars with its spotting and interpreting.
Therefore, it would be interesting to study how the analysis of corpora,
with the use of textometry tools, can help define, delineate, measure the
revealing traces of silencing. As testimonies or literary texts, the
narratives (or lack thereof) of trauma, both collective and personal, have
practical implications. The conditions for their implementation, as well as
the modalities to recover speech, remain to be studied in order to
understand how to “break the silence”.

4. The tactics of silence.Understood through its effects, silence turns
into a tactic or strategy. The rhetoricians and moralists consider silence
as an art of speech, “the art of doing something to someone else through
silence” (Dinouart, 1987, introduction by Courtine and Haroche). In Art de
se taire(1771), Abbott Dinouart identified a “cautious silence and an
artful silence. / A complacent and a mocking silence. / A spiritual silence
and a stupid silence. / A silence of approval and a silence of contempt. /
A political silence. / A silence of temper and a silence of whim (Dinouart,
1987 [1771], p. 69). As part of verbal interactions, silence may be
considered as a defining element of verbal exchange. It allows to alternate
speaking turns (switching pauses, gap; Larouche-Bouvy, 1984;
Kebrat-Orecchioni, 1995). Its uses vary greatly depending on culture. In
France, for example, an extended silent pause between two turns may be
resented as unbearable, “one feel[ing] the need to fill the gap, or to
justify it” (Kebrat-Orecchioni,1995, p. 163). When it leads to perlocutory
failure or to malfunctions (purposely not answering a question; pauses that
are too long between speaking turns), keeping silent can reveal the
presence of ritualised conducts that are infringed by the speaker
(politeness). It is also possible to create silence to invite the
interlocutor to speak (Cheyronnaud, 1997). This conference will also focus
on how silence can reveal the relations with other people through verbal
exchanges, sometimes turning into power plays, as they are expressed in
groups or ritual practices (Lakoff, West & Zimmerman, 1975, gender
inequality; Lazar, 2001, generation gap; Taylor, 2017, silent cultural
practices of Jivaro’s magic songs; Starhawk, 2015, Vercauteren, 2011,
micropolitics of groups). Lastly, it will be possible to define political
uses of silence, for example through the analysis of political discourses
(S. Montiglio, 1994; D. Barbet, J.-P. Honoré éd., 2013) or environmental
policies (Carson, 1962; Murphy, 2005; Abram, 2014).

5. Ecologies of silence.Although silence may result from the experience of
creating, listening or reading, silence may sometimes be endured, and its
experience is then negotiated within spaces endowed with specific
constraints (or sociofugal places (Sommer, 1967)). Classrooms, libraries,
concert halls, among others, are often spaces where the possibility of
silence is expected. If the historicity of creating silence in concert
halls and theatres was largely documented (Bisaro & Louvat-Molozay, 2017),
it is now a question of understanding how its (more or less constraining)
injunctions are negotiated, in a practical and ethical dimension, and how
they inform about the everyday practices of agents moving into the spaces
dedicated to silence. The practices and places that are explicitly and
purposely “silenced can also be studied empirically: silent parties,
monastic cloisters, silent spaces in trains, may well represent
“laboratories” for the practice of silence. In addition, the conference
invites papers that discuss the merchandising around silenced realms. Those
spaces may be considered prime observatories of “obstructions to silence”
and of the reactions they induce, as many (sound) fractures of the frame
(Goffman, 1991). Another line of investigation on the ecology of silence
may highlight its ambiguities, its paradoxical reception, notably in urban
contexts, in which a critical movement is specifically looking for it, but
whose manifestations may be experienced as a problem. We have thus been led
to talk about a “potentially dangerous silence” for urban coordination, in
the case of electric cars for instance (Pecqueux, 2012).

Conditions for submission

The paper proposals, of maximum 500 words, with a provisional title and a
bibliography, should be sent to Stéphanie Fonvielle (
stephanie.fonvielle em univ-amu.fr) and Christelle Rabier (
christelle.rabier em ehess.fr), with “CFP Silencing” in the subject line.

They should be written in French or in English, and should include the
following information:

Last name
First name
Affiliation(s)
Bio-bibliography

Submission deadline: 20 December 2018

Notification of decision: 20 January 2019



Bibliographie / References

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carlos palombini, ph.d. (dunelm)
professor de musicologia ufmg
professor permanente ppgm-unirio


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