<html><div style='background-color:'><DIV class=RTE>
<P><BR><BR>>From: "Trottier Danick" <danick.trottier@umontreal.ca><BR>>Reply-To: cercledemusicologie@groupesyahoo.ca<BR>>To: <cercledemusicologie@groupesyahoo.ca><BR>>Subject: [cercledemusicologie] Patrice Chéreau<BR>>Date: Tue, 2 Aug 2005 10:48:42 -0400<BR>><BR>><BR>>Clôture du festival d'Aix-en-Provence - Le retour de Patrice Chéreau à l'opéra<BR>><BR>><BR>><BR>><BR>>Jean-Jacques Nattiez<BR>>Édition du mardi 2 août 2005 (Le Devoir)<BR>><BR>>Titre VO : Cosi fan tutte<BR>><BR>><BR>><BR>>Description : De W.A. Mozart. Mise en scène: Patrice Chéreau. Décors: Richard Peduzzi. Mahler Chamber Orchestra et Arnold Schoenberg Chor. Direction musicale: Daniel Harding. Festival d'Aix-en- Provence, 30 juillet 2005<BR>><BR>><BR>>Le très réputé metteur en scène français Patrice Chéreau s'est toujours partagé, avec des 
intermittences, entre le théâtre, l'opéra et le cinéma. C'est dire combien, après un inoubliable Don Giovanni à Salzbourg en 1994, son retour à l'opéra dans le Cosi fan tutte de Mozart et son premier séjour à Aix cette année, étaient particulièrement attendus.<BR>><BR>>Dans les arcanes de la psychologie humaine, Chéreau met ses admirables qualités de directeur d'acteur au service d'une pénétration subtile de la psychologie et de l'ambiguïté des personnages. Le sujet de Cosi, c'est la révélation que la femme, au même titre que l'homme, peut éprouver un désir inattendu pour un autre être que celui à qui elle s'est promise, et même des désirs multiples. Mais cette leçon de liberté, féministe avant la lettre, n'est pas, par la fiction de déguisements, l'histoire d'un «échangisme» symétrique entre deux soeurs et leurs fiancés respectifs. Chacun des protagonistes ont, devant la situation 
créée par le machiavélique Don Alfonso -- son costume évoque un Méphisto du XIXe siècle --, des comportements fort différents que le talent de Chéreau sait individualiser, contraster et opposer. Je connais assez sa manière subtile et sensuelle de traiter les rapports amoureux pour considérer que, le soir où j'ai vu cette représentation, c'est la fatigue des acteurs qui ne leur a pas permis de porter à l'incandescence la violence expressive des pulsions. On a pu admirer cependant comment Chéreau sait conduire au bord du gouffre les couples défaits et reconstruits, et surtout, comment il suggère avec les éclairages blafards de Bertrand Couderc, à quel point leur avenir demeure incertain.<BR>><BR>><BR>><BR>>Un décor problématique<BR>><BR>><BR>><BR>><BR>><BR>>Le décor de Richard Peduzzi, essentiel dans toutes les productions de Chéreau, déçoit dans celle-ci. Il 
évoque une cour intérieure dans un quartier populaire de Naples. Ce n'est pas l'anachronisme volontaire -- avec un radiateur, des compteurs d'électricité, des extincteurs -- qui choque : par ce biais, Peduzzi contribue à souligner le caractère universel de la situation exposée. Ce qui jure, c'est le contraste entre cette architecture populaire et le rang social de personnes appartenant à la noblesse. De plus, le mur du fond est marqué d'un énorme «Vietato fumare» en lettres rouges dont j'avoue ne pas comprendre la signification dans le contexte de l'oeuvre. Et on ne peut pas ne pas les voir, car les surtitres -- de très bonne qualité -- sont projetés juste en dessous.<BR>><BR>><BR>><BR>>Excellence musicale<BR>><BR>>Mais si, malgré cette réserve sérieuse, on sort comblé de cette représentation, c'est en raison de la qualité musicale hors pair de cette production. Certes 
la voix du grand Ruggiero Raimondi dans le rôle de Don Alfonso n'a plus l'éclat d'antan, mais ses qualités dramatiques demeurent intactes. Le reste de la distribution est remarquable d'homogénéité et de finesse, qu'il s'agisse de Stéphane Degout (Guglielmo), Shawn Mathey (Ferrando), Barbara Bonney (Despina), Erin Wall (Fiordiligi), Elina Garanca (Dorabella), peut-être la plus engagée dans l'incarnation de son rôle. Mais c'est sans doute grâce à Daniel Harding, la révélation du festival d'Aix dans le Don Giovanni de 1998, que le nouveau Cosi aixois atteint ses sommets : le jeune grand chef sait tirer du Mahler Chamber Orchestra, formé des meilleurs musiciens du monde entier ne dépassant pas la trentaine, des sonorités et des contrastes d'une rare subtilité, qui n'excluent pas, quand il le faut, l'intensité dramatique.<BR>><BR>>Annonçons que Patrice Chéreau signera, avec Daniel 
Barenboim, un Tristan à la Scala de Milan en décembre 2007, et que le festival d'Aix distillera, à compter de l'an prochain, la Tétralogie de Wagner dans un nouveau théâtre en cours de construction.<BR>><BR>>Collaboration spéciale<BR>><BR>><BR>><BR>><BR></P></DIV></div><br clear=all><hr>Chegou o que faltava: MSN Acesso Grátis <a href="http://g.msn.com/8HMABRBR/2743??PS=47575" target="_top">Instale Já!</a> </html>