<html><div style='background-color:'><P>Queridos colegas da ANPPOM(Association  nationale de recherche et post-graduation en musique du Brésil) passo a vocês estes comentários importantes em torno de Villa-Lobos, travados num diálogo entre dois estudiosos do Círculo de Musicologia de Montreal, entidade que reúne um grande número de musicólogos, compositores e intérpretes do Canada.</P>
<P> Um grande abraço para todos,</P>
<P>Sandra Loureiro de Freitas Reis<BR><BR></P>
<BLOCKQUOTE style="PADDING-LEFT: 5px; MARGIN-LEFT: 5px; BORDER-LEFT: #a0c6e5 2px solid; MARGIN-RIGHT: 0px"><FONT style="FONT-SIZE: 11px; FONT-FAMILY: tahoma,sans-serif">
<HR color=#a0c6e5 SIZE=1>
From: <I>"Trottier Danick" <danick.trottier@umontreal.ca></I><BR>Reply-To: <I>cercledemusicologie@groupesyahoo.ca</I><BR>To: <I><cercledemusicologie@groupesyahoo.ca></I><BR>Subject: <I>RE : [cercledemusicologie] Coup de coeur!</I><BR>Date: <I>Thu, 24 Nov 2005 06:44:02 -0500</I><BR><BR><TT>Cher Antoine,<BR>                     Vous avez bien raison de souligner le quasi mutisme dans lequel l'oeuvre de Villa-Lobos a été plongée, surtout dans le monde musical des dernières années (à l'exception du répertoire pour guitare). Des cas comme celui-ci sont légion dans la musique du XXe siècle. Le canon qui s'est élevé au cours du dernier siècle, sous l'impulsion de l'historicisme en lien avec l'idée de progrès musical, a été des plus contraignants en imposant une seule tangente 
directrice, créant du coup une ligne de démarcation entre les exclus d'un côté et les heureux élus de l'autre. L'asymétrie qui s'en est suivie a été patente en accordant une place parfois démesurée à ceux qui répondaient aux préceptes esthétiques du canon moderne, au détriment d'une véritable évaluation esthétique et historique de l'oeuvre proposée et de l'influence qu'elle a pu exercer. Par exemple, ce n'est que depuis les années 1980 que les musicologues s'intéressent véritablement à la musique néoclassique et que les Six ont repris une place qui leur revenait dans les salles de concert. On pourrait nommer plusieurs autres cas typiques, qui sont en voie d'être réhabilités. <BR>                    À cet effet, le numéro de novembre de la revue Diapason est très éloquent. D'abord, un dossier 
spécial consacré à Georges Enesco, dont la postérité a davantage retenu le violoniste, au détriment du compositeur qui a légué une oeuvre qui vaut la peine d'être connue. Au sujet de l'exclusion dont fut "victime" Enesco, Jean-Charles Hoffelé conclut sont article ainsi : "Le long purgatoire de son oeuvre commence. Le temps de sa renaissance semble enfin advenir." Toujours dans le même numéro, on peut lire un propos semblable en ce qui concerce André Jolivet, dont on célèbre cette année le centenaire de sa naissance. Si les mélomanes connaissent bien Jolivet de nom, surtout à cause du groupe Jeune France, pourrait-on en dire autant de sa musique ? Permettez-moi d'en douter ! Le journaliste a intitulé "Fin de purgatoire" son petit compte rendu des festivités du mois de novembre, ce qui veut tout dire, surtout que cette "réhabilitation" musicale a été effectuée dernièrement sous la baguette 
de... Boulez avec l'Orchestre du Conservatoire de Paris. Enfin, toujours dans le même numéro de Diapason, le lecteur trouvera une critique du dernier disque consacré aux symphonies de Guy Ropartz, acteur musical important de la première moitié du XXe siècle français et carrément oublié aujourd'hui. Voilà un autre répertoire qui vaut la peine d'être redécouvert, sans parler de tous les autres peu joués, à commencer par des compositeurs tels Schmitt, Koechlin, Wellesz, Krenek, Casella, etc., tous connus en leur temps et par les musicologues actuels, mais dont on fait peu de cas dans les ouvrages d'histoire et dans les salles de concert.  <BR>                   La musicologie et le monde musical seraient-ils arrivés au temps des réhabilitations en ce qui a trait aux musiques du XXe siècle ? 
Assurément, l'entrée en scène de la postmodernité en musicologie a forcé cette dernière à tenir compte d'un plus grand nombre de compositeurs exclus du canon moderne parce que proposant des façons de faire et d'évoluer en marge des a priori poïétiques et esthétiques. J'ai bon espoir que les années à venir réhabiliteront les compositeurs méritoires et que les mélomanes sauront apprécier à leur juste valeur les injustes oubliés ! <BR><BR><BR>Bien à vous,<BR><BR>Danick Trottier<BR>Doctorant en musicologie<BR>Université de Montréal/EHESS<BR><BR>      -------- Message d'origine-------- <BR>      De: cercledemusicologie@groupesyahoo.ca de la part de Antoine Ouellette <BR>      Date: ven. 18/11/2005 11:49 <BR>      À: cercledemusicologie@groupesyahoo.ca <BR>      Cc: 
<BR>      Objet: [cercledemusicologie] Coup de coeur!<BR>      <BR>      <BR>      Au Cercle de musicologie <BR>      De: Antoine Ouellette <BR>      Ré: Coup de coeur! <BR><BR>      Bonjour à tous et à toutes en cette fin de session certainement bien remplie! Peut-être pour vous détendre, je vous fais part d'un coup de coeur qui dure depuis cet été alors que je découvrais l'oeuvre d'un compositeur associé à mon sujet de thèse doctorale, à savoir le brésilien Heitor Villa-Lobos (1887-1859) (oui, les oiseaux sont très présents dans sa musique, probablement autant que chez Messiaen qui l'admirait). <BR><BR>      Je connaissais un peu Villa-Lobos, par quelques «hits» et sa musique pour guitare 
(dans les interprétations magnifiques d'Alvaro Pierri). Mais jusqu'à cet été, je n'avais guère mesuré l'ampleur réelle de son oeuvre. Je ne semble d'ailleurs pas le seul à l'avoir découvert tardivement puisqu'au cours des dernières années, la discographie de Villa-Lobos a fait un bond considérable alors que des interprètes délurés ont levé le voile sur certains pans peu explorés de sa production. <BR><BR>      Le coup de coeur est venu par le disque des Choros 1 à 7 (avec aussi l'Introduction aux choros), dirigés par Adrian Leaper (disque ASV, malheureusement vendu à prix d'or). Quelle musique géniale, enfin rendue par la plus belle prise de son! ASV annonce la poursuite de l'enregistrement des Choros (il y en a 14, mais les deux derniers sont perdus: dommage, l'un d'eux joue avec les quarts-de-ton). Toutes ces oeuvres datent des années 1920. 
<BR><BR>      Dans un second temps, ce fut la série des 17 Quatuors à cordes, dans l'interprétation magnifique (et très «latine») de Cuarteto Latinoamericano, parue initialement chez Dorian et maintenant reprise par Brillant Classics (moins de 30$ pour 6 disques). Dans certains ouvrages, il est dit que cette série n'est pas à la hauteur d'autres (Bartok) mais, franchement, quelle richesse là encore! On discutera du fait que le compositeur s'en est tenu à une forme à la Haydn en quatre mouvements (sauf le 1er Quatuor) et à une durée de 20-25 minutes par oeuvres (sauf le 7e Quatuor, l'un des plus beaux, qui fait les 35 minutes); on discutera aussi qu'ici et là, l'inspiration n'est pas toujours égale et qu'il y a de ce que les anglophones nomment du «note-spinning». Peu importe: en retour, une expertise d'écriture phénoménale pour les cordes, des trouvailles 
innombrables de rythmes, d'harmonies, de complexités contrapuntiques, etc. Je mentionne uniquement le second mouvement du 3e Quatour qui s'intitule Pipocas (littéralement Pop-corn!) et qui emploie différents types de pizzicatos: main gauche, main droite, pizz glissés, etc.; cela en 1916, environ 10 ans avant que Bartok fasse de même dans son 4e Quatuor (quatrième mouvement) ou Berg dans sa Suite lyrique! Je note que les 6 disques ne présentent pas les quatuors dans leur ordre chronologique (le premier disque offre les #6, 1 et 17): pour ma part, je les ai écouté en ordre chronologique et je pense que c'est une bonne idée. <BR><BR>      Naxos poursuit l'intégrale de l'oeuvre pour piano avec l'excellente Sonia Rubinsky (4 volumes parus, mais pas encore celui avec le Rudepoema): des oeuvres brèves, souvent regroupées en suites. C'est une explosion de couleurs 
pianistiques. Entre autres, Villa-Lobos utilise le piano de façon percussive en même temps que Bartok. Naxos vient aussi de publier l'intégrale des Bachianas Brasileiras (coffret de 3 disques), toujours à prix très modique. Cette nouvelle version n'a pas l'intensité de celle dirigée par Villa-Lobos -coffret de 6 disques, EMI, «Villa-Lobos par lui-même», malheureusement handicapée par un son mono très moyen même pour l'époque (années 1950); elle n'a pas non plus l'élan de celle de l'Orchestre symphonique du Brésil, mais elle est mieux enregistrée que cette dernière et l'orchestre sonne mieux. <BR><BR>      Après avoir été rapidement décriées comme des oeuvres «brouillonnes», «sans forme», «naïves», très difficiles pour les musiciens, les 12 symphonies sont maintenant toutes disponibles sur disque. Étrangement, ces oeuvres «latines» et «indisciplinées» ont trouvé 
leurs avocats en... Allemagne! La première intégrale est signée par l'Orchestre de la Radio de Stuttgart (dirigé par Carl Saint-Clair), sur l'étiquette CPO (des enregistrements réalisés au cours de la dernière décennie et vendus à prix d'or). Par ailleurs, l'irrésistible version de Victor Pablo Pérez de la 10e Symphonie - avec solistes, choeurs et instruments populaires (dont des sifflets d'oiseaux!) pour une durée de près de 70 minutes (Harmonia Mundi ibérica)- est toujours disponible depuis sa sortie en 1998. Là encore: une oeuvre à découvrir: de la musique «post-moderne» bien avant la lettre, qui entremêle des textes en portugais, en latin et en langues amérindiennes; le tout splendidement orchestré, et coiffé par un Alléluia conclusif à se rouler par terre! <BR><BR>      Ces auditions m'ont révélé un compositeur d'une immense stature, non seulement par la 
quantité (Villa-Lobos a composé, selon les sources, entre 700 et 1500 oeuvres! Il doit y avoir un peu de légende urbaine là-dedans...), mais par les qualités: Villa-Lobos a fait de sérieuses recherches ethnomusicologiques exactement en même temps que Bartok et son oeuvre démontre une intégration exemplaire du folklore (dans des manières extrêmement variées qui vont jusqu'à l'abandon complet des formes classiques -les Choros); il a crée un néo-classicisme supérieur avec, notamment, ses Bachianas Brasileiras (composés après la série des Choros); il a expérimenté l'écriture graphique («millimétrique») avant Cage; il a innové dans la technique de la guitare (via l'influence de pratiques populaires); il a intégré le «son-bruit» dans ses oeuvres, même avant Varèse (les deux étaient très bons amis); il a créé des oeuvres atonales enlevées dès 1920 (A prole do Bebe, 1921; avec un final percutant 
remarquable) autant que des oeuvres d'une simplicité désarmante: bref, comme Ives qui est son contemporain, il a cultivé le pluralisme stylistique, un langage inclusif et ouvert à tout les styles (sans la «drabitude» ou l'«académisme cumulatif» de tant de post-modernes!), à l'image de son pays et d'un monde métissé. <BR><BR>      La question que je me suis finalement posée est «Comment se fait-il qu'un tel compositeur soit aussi peu joué dans nos concerts ici?». Ne sommes-nous pas, nous aussi, des Amériques? Comment expliquer cette absence?: la nostalgie de l'Europe? Le Prestige? Je ne sais pas. Mais je souhaite que, notamment, nos orchestres ouvrent leurs portes à cette musique immense et multiforme: à quand donc la 7e Symphonie (avec son début fracassant digne de celui de la 5e de Beethoven), le 12e Choros (40 minutes splendides), etc.? Je souhaite aussi que 
nous réalisions qu'alors que de grandes vieilles traditions se tarissaient et s'enfonçaient dans divers maniérismes, les Amériques ont apporté beaucoup au renouvellement, au rajeunissement de la musique «classique» (Lorsque j'avais fait part à un collègue que je consacrais un chapitre à Ives dans mon cours Histoire de la musique occidentale 3, il m'avait répondu: «Ah oui, mais ça c'est de la musique américaine». Comme si ça ne comptait pas vraiment alors qu'au contraire, cela appartient à notre aire culturelle). <BR><BR>      Antoine Ouellette <BR>      Compositeur et musicologue, <BR>      Montréal. <BR>        <BR>        <BR>      <BR>      www.cercledemusicologie.com<BR>      
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