<html><div style='background-color:'><P><BR><BR></P>
<BLOCKQUOTE style="PADDING-LEFT: 5px; MARGIN-LEFT: 5px; BORDER-LEFT: #a0c6e5 2px solid; MARGIN-RIGHT: 0px"><FONT style="FONT-SIZE: 11px; FONT-FAMILY: tahoma,sans-serif">
<HR color=#a0c6e5 SIZE=1>
From: <I>Danick Trottier <d_trottier@videotron.ca></I><BR>Reply-To: <I>cercledemusicologie@groupesyahoo.ca</I><BR>To: <I>cercledemusicologie@groupesyahoo.ca</I><BR>Subject: <I>[cercledemusicologie] Une autre année Mozart !</I><BR>Date: <I>Wed, 04 Jan 2006 11:59:26 -0500</I><BR><BR>
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<H1><B><FONT face=Verdana color=black size=4><SPAN style="FONT-SIZE: 13.5pt; COLOR: black; FONT-FAMILY: Verdana">Musique classique - Une riche année Mozart</SPAN></FONT></B></H1>
<P><B><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-WEIGHT: bold; FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black">Christophe <SPAN class=SpellE>Huss</SPAN></SPAN></FONT></B><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"><BR><B><SPAN style="FONT-WEIGHT: bold">Édition <A href="http://www.ledevoir.com/2005/12/24/index.html">du samedi 24 et du dimanche 25 décembre 2005</A> (Le Devoir)</SPAN></B> </SPAN></FONT></P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black">Mots clés : Québec (province), Musique, <SPAN class=SpellE>mozart</SPAN></SPAN></FONT></P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">À peine remis du bicentenaire de sa mort en 1991, nous voici embarqués, pour 2006, dans une nouvelle année Mozart, celle commémorant le 250e anniversaire de sa naissance, une année qu'il partagera, entre autres, avec Chostakovitch, Duruflé et Marin Marais.</SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<P style="MARGIN-BOTTOM: 12pt"><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">«Plus précoce que Mozart, tu meurs ! Songez que Mozart était tellement précoce qu'à cinq ans, il avait déjà composé le Boléro de Ravel !», disait Pierre <SPAN class=SpellE>Desproges</SPAN>. La précocité, voilà une image populaire tangible de Mozart. Elle avait d'ailleurs frappé, à l'époque, à tel point -- et ce n'est pas un calembour ! -- que le père de Beethoven avait rajeuni son fils Ludwig de deux ans afin qu'il apparaisse encore plus précoce et encore plus génial. <BR><BR>Imagerie populaire <BR><BR>Pour le reste, l'imagerie associée à Mozart est largement teintée de fiction. En pensant à Mozart, on se remémore le rire de Tom <SPAN class=SpellE>Hulce</SPAN> dans Amadeus, obsédé troussant les filles en dessous de la table en poussant des gloussements de
simplet. Chose vraie cependant : le Mozart avait un naturel facétieux, qui s'est exprimé de diverses manières; en sons, même, avec Une plaisanterie musicale, un portrait au vitriol des musiciens médiocres. <BR><BR>Les cinéphiles pointus se souviendront d'une autre image aussi fausse qu'impressionnante : celle de Beethoven se rendant au chevet d'un Mozart mourant dans <SPAN class=SpellE>Wen</SPAN> die <SPAN class=SpellE>Götter</SPAN> <SPAN class=SpellE>liebten</SPAN> (Celui que les dieux aimaient), une biographie très romancée tournée par Karl <SPAN class=SpellE>Hartl</SPAN> dans l'Autriche nazie de 1942. Ce même film, sorte de trésor culturel de la sphère germanique, fit l'objet d'une adaptation américaine dès l'après-guerre : <SPAN class=SpellE>The</SPAN> Mozart Story. Ce film américain de 1948 introduisait, chose intéressante, le personnage de Salieri racontant
post-mortem les péripéties de la vie de Mozart. On reconnaîtra là le procédé servant de trame à Milos Forman pour Amadeus (1984) : tout se recycle ! </SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<P style="MARGIN-BOTTOM: 12pt"><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">C'est par un livre, édité récemment par <SPAN class=SpellE>Hurtubize</SPAN> HMH, Les Plus Beaux Manuscrits de Mozart de Gilles <SPAN class=SpellE>Cantagrel</SPAN>, un éminent «beau livre», que l'on appréhende l'histoire et la réalité des choses avec plus de précision et plus de justesse. La vision d'une page manuscrite de <SPAN class=SpellE>Cosi</SPAN> fan <SPAN class=SpellE>tutte</SPAN>, du quatuor Les Dissonances ou du Requiem est fort éloquente. Comme toutes les autres oeuvres, ces partitions sont le fruit d'un seul jet, spontané et sans ratures, comme si la main était guidée par une inspiration supérieure. Elle est là, la vraie nature, la vraie image du génie de Mozart. </SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<TABLE class=MsoNormalTable style="WIDTH: 75pt" cellSpacing=0 cellPadding=0 width=100 align=right border=0>
<TBODY>
<TR>
<TD style="PADDING-RIGHT: 0.75pt; PADDING-LEFT: 0.75pt; PADDING-BOTTOM: 0.75pt; PADDING-TOP: 0.75pt">
<P class=MsoNormal><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black; FONT-FAMILY: Verdana"></SPAN></FONT> </P></TD></TR></TBODY></TABLE>
<P style="MARGIN-BOTTOM: 12pt"><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">Quant à l'être humain, Gilles <SPAN class=SpellE>Cantagrel</SPAN> le décrit parfaitement : «Homme de l'<SPAN class=SpellE>Aufklärung</SPAN>, ces lumières germaniques, et de leur rationalisme, épris des idées nouvelles sur la société et la fraternité universelle, Mozart est un être d'une profonde spiritualité, ennemi de toute forme de superstition, et d'une vive curiosité intellectuelle. Il croit en la contribution de chacun au progrès de l'humanité, en la vertu et la sagesse et en la dignité de l'être humain.» </SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">Commémorations <BR><BR>Dès le mois de janvier, puisque son anniversaire est le 27 de ce mois, diverses institutions rendront hommage au compositeur. À la télévision, <SPAN class=SpellE>Artv</SPAN> diffuse le 27 janvier La Flûte enchantée, le film d'<SPAN class=SpellE>Ingmar</SPAN> Bergman, et reprogramme le Don Giovanni du Festival d'Aix-en-Provence, mis en scène par Peter Brook. Sur Espace Musique, la mise en bouche se fera par les fastueux programmes du <SPAN class=SpellE>Metropolitan</SPAN> <SPAN class=SpellE>Opera</SPAN>, le samedi après-midi. Trois samedis d'opéras seront ainsi consacrés à Mozart, avec, le 14 janvier, des rediffusions d'archives; le 21, en direct, La Flûte enchantée, dirigée par l'excellent chef Paul Daniel et, le 28, <SPAN class=SpellE>Cosi</SPAN> fan <SPAN
class=SpellE>tutte</SPAN> sous la direction de James <SPAN class=SpellE>Levine</SPAN>. Dans cet opéra, face à la <SPAN class=SpellE>Dorabella</SPAN> de Magdalena <SPAN class=SpellE>Kozena</SPAN>, nous entendrons une Montréalaise, Alexandra <SPAN class=SpellE>Deshorties</SPAN>, chanter <SPAN class=SpellE>Fiordiligi</SPAN>. Le lendemain, dimanche 29 janvier, sera entièrement consacré au compositeur, lors d'une journée confiée à Françoise <SPAN class=SpellE>Davoine</SPAN>. Par ailleurs, du 30 janvier jusqu'en juin, tous les lundis, des <SPAN class=SpellE>radio-concerts</SPAN> seront dédiés à Mozart. Louis <SPAN class=SpellE>Lortie</SPAN> ouvrira le bal avec un récital enregistré le 26 janvier à Toronto. <BR><BR>Au concert, les hommages ne sont pas débordants. À l'<SPAN class=SpellE>OSM</SPAN>, les 24 et 25 janvier, sir Neville <SPAN class=SpellE>Marriner</SPAN>, grand spécialiste de Mozart,
dirige... Haydn, Bizet et Beethoven et Kent Nagano ne s'y penchera pas davantage à son retour en février. On garde sans doute les meilleures cartouches pour juin et juillet, avec «Mozart plus». Mais ce festival, devenu un festival Louis <SPAN class=SpellE>Lortie</SPAN>, n'offrira, en théorie, <SPAN class=GramE>la place qu'à deux chefs, que l'on espère éminents</SPAN>. <BR><BR>De fait, dans la programmation mozartienne de la métropole, on distinguera surtout le concert d'Arion sous la direction de <SPAN class=SpellE>Monica</SPAN> <SPAN class=SpellE>Huggett</SPAN> les 24, 25 et 26 février et La Clémence de Titus à l'Opéra en mars. De quoi nous faire patienter, peut-être, jusqu'au dévoilement du Festival de <SPAN class=SpellE>Lanaudière</SPAN> ! <BR><BR>En France, où plus de 20 000 coffrets de 170 CD de l'oeuvre de Mozart publié par <SPAN class=SpellE>Brilliant</SPAN> <SPAN
class=SpellE>Classics</SPAN> ont été vendus avant les Fêtes (près de quatre millions de CD !), c'est déjà la folie. Et puisque nous avons débuté avec une phrase de <SPAN class=SpellE>Desproges</SPAN>, laissons lui aussi le mot de la fin, si vrai, hélas : «Mozart était tellement précoce -- et là vous pourrez vérifier --, qu'à 35 ans il était déjà mort, ce con !»... <BR><BR>Collaborateur du Devoir <BR><BR>Cinq écoutes recommandées <BR><BR>Pour vous mettre dans l'ambiance de l'année Mozart, voici quelques idées d'écoute : <BR><BR>- les Concertos pour violon par Anne Sophie <SPAN class=SpellE>Mutter</SPAN> chez Deutsche <SPAN class=SpellE>Grammophon</SPAN>, une des belles nouveautés de l'automne; <BR><BR>- les Symphonies nos 35 et 36 par <SPAN class=SpellE>Jirí</SPAN> <SPAN class=SpellE>Belohlavek</SPAN> chez Harmonia <SPAN class=SpellE>Mundi</SPAN>, le disque symphonique
mozartien le plus intéressant depuis bien longtemps; <BR><BR>- le Don Giovanni en DVD sous la direction de Riccardo <SPAN class=SpellE>Muti</SPAN>, au Festival de Vienne 1999 (TDK) : une distribution remarquable et une mise en scène astucieuse, qui nous emmène dans un voyage dans le temps; <BR><BR>- la réédition, chez Harmonia <SPAN class=SpellE>Mundi</SPAN>, par Philippe Herreweghe, de la <SPAN class=SpellE>Gran</SPAN> Partita, sérénade pour 13 instruments à vent, chef-d'oeuvre absolu, à connaître; <BR><BR>- les Concertos pour flûte ont connu deux enregistrements récents majeurs : par Patrick Gallois chez <SPAN class=SpellE>Naxos</SPAN> et par Sharon <SPAN class=SpellE>Bezaly</SPAN> chez Bis. </SPAN></FONT></P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT> </P>
<P class=MsoNormal style="TEXT-ALIGN: center" align=center><FONT face=Arial size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; FONT-FAMILY: Arial">* * * * *</SPAN></FONT></P>
<H1><B><FONT face=Verdana color=black size=4><SPAN style="FONT-SIZE: 13.5pt; COLOR: black; FONT-FAMILY: Verdana">Musique - Mozart par l'image</SPAN></FONT></B></H1>
<P style="MARGIN-BOTTOM: 12pt"><B><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-WEIGHT: bold; FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black">Christophe <SPAN class=SpellE>Huss</SPAN><BR>Édition <A href="http://www.ledevoir.com/2005/12/10/index.html">du samedi 10 et du dimanche 11 décembre 2005</A> (Le Devoir)<BR></SPAN></FONT></B><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"><BR>Titre VO : LES PLUS BEAUX MANUSCRITS DE MOZART</SPAN></FONT></P>
<P class=MsoNormal><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black; FONT-FAMILY: Verdana">Description : Gilles <SPAN class=SpellE>Cantagrel</SPAN> - <SPAN class=SpellE>Hurtubise</SPAN> HMH - Paris, Montréal, 2005, 222 pages<BR><BR></SPAN></FONT></P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">En ce 250e anniversaire de la naissance de Mozart, les parutions diverses (livres, disques, <SPAN class=GramE>vidéos</SPAN>) se bousculent un peu moins au portillon qu'en 1991, lorsqu'on célébrait le 200e anniversaire de sa mort. La commémoration nous vaut pourtant au moins un livre passionnant: Les Plus Beaux Manuscrits de Mozart par Gilles <SPAN class=SpellE>Cantagrel</SPAN> aux Éditions de la <SPAN class=SpellE>Martinière</SPAN> -- <SPAN class=SpellE>Hurtubise</SPAN> HMH en ce qui concerne l'édition canadienne.</SPAN></FONT></P>
<P style="MARGIN-BOTTOM: 12pt"><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">Nous avons fréquemment le plaisir de croiser le célèbre musicologue Gilles <SPAN class=SpellE>Cantagrel</SPAN> dans la métropole, lors de conférences et de festivals. Ce puits de science a la faculté précieuse de communiquer son savoir avec faconde, en épicurien des mots et de l'esprit. Voir son nom associé à un ouvrage dans lequel l'image prime est donc <SPAN class=GramE>rassurant</SPAN>. <BR><BR>Écrit en collaboration avec Roselyne de <SPAN class=SpellE>Ayala</SPAN>, dont la recherche iconographique pour cet ouvrage se pose en référence, ce Mozart est un libre voyage à travers sa vie, un parcours biographique logique, articulé par des oeuvres, des lieux et des partitions. Contrairement à nombre de «beaux livres d'images» le texte n'est pas ici un alibi, mais une charpente.
Et ce récit, sous la plume de <SPAN class=SpellE>Cantagrel</SPAN>, est celui du conteur gourmand qu'on connaît et qu'on aime. Au bout du parcours le lecteur ne retient pas des dates et des oeuvres : il a partagé des événements de la vie du compositeur. </SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<P style="MARGIN-BOTTOM: 12pt"><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">Quant aux images, elles sont superbes et nombreuses, avec, objet de l'ouvrage, la reproduction de nombreux manuscrits. Que ceux qui ne savent pas lire une partition ne s'arrêtent pas là : il y a une beauté et une poétique, une émotion qui se dégagent de la vision de ces pages. Même si on ne le remarque pas tout de suite, elles ont un point commun : contrairement à celles d'autres compositeurs (Beethoven étant le plus archétypique), elles s'imposent, d'un seul jet, sans la moindre correction. C'est ce que d'aucuns appellent «la main de Dieu», d'autres le génie. Mozart est là, dans ces signes évidents et nécessaires. Le père, <SPAN class=SpellE>Leopold</SPAN>, lui, raturait même ses lettres ! </SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<TABLE class=MsoNormalTable style="WIDTH: 75pt" cellSpacing=0 cellPadding=0 width=100 align=right border=0>
<TBODY>
<TR>
<TD style="PADDING-RIGHT: 0.75pt; PADDING-LEFT: 0.75pt; PADDING-BOTTOM: 0.75pt; PADDING-TOP: 0.75pt">
<P class=MsoNormal><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black; FONT-FAMILY: Verdana"></SPAN></FONT> </P></TD></TR></TBODY></TABLE>
<P><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">Collaborateur du Devoir</SPAN></FONT></P>
<P style="TEXT-ALIGN: center" align=center><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">* * * * *</SPAN></FONT></P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black"></SPAN></FONT> </P>
<H1><B><FONT face=Verdana color=black size=4><SPAN style="FONT-SIZE: 13.5pt; COLOR: black; FONT-FAMILY: Verdana">Mozart pour modèle</SPAN></FONT></B></H1>
<H2><B><I><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10.5pt; COLOR: black; FONT-FAMILY: Verdana">Entretien avec <SPAN class=SpellE>Éric-Emmanuel</SPAN> Schmitt sur son Ma vie avec Mozart</SPAN></FONT></I></B></H2>
<P><B><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-WEIGHT: bold; FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black">Anne Michaud</SPAN></FONT></B><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"><BR><B><SPAN style="FONT-WEIGHT: bold">Édition <A href="http://www.ledevoir.com/2005/12/31/index.html">du samedi 31 décembre 2005 et du dimanche 1er janvier 2006</A> (Le Devoir)</SPAN></B> </SPAN></FONT></P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black">Mots clés : Québec (province), Livre, <SPAN class=SpellE>éric-emmanuel</SPAN> <SPAN class=SpellE>schmitt</SPAN>, ma vie avec <SPAN class=SpellE>mozart</SPAN></SPAN></FONT></P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">En cette veille du début de l'année 2006 qui marque le 250e anniversaire de naissance de Wolfgang Amadeus Mozart, notre collaboratrice Anne Michaud s'est entretenue avec le <SPAN class=SpellE>philosophe-auteur-dramaturge</SPAN> <SPAN class=SpellE>Éric-Emmanuel</SPAN> Schmitt (EES) qui n'hésite pas à clamer haut et fort: «J'aime Mozart!»</SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<P style="MARGIN-BOTTOM: 12pt"><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">Si le dernier livre d'<SPAN class=SpellE>EES</SPAN>, «Ma vie avec Mozart» (Albin Michel), est paru quelques semaines avant le début de l'année 2006, officiellement proclamée «Année Mozart», il ne faut pas voir là un coup de marketing ou une façon de profiter de l'événement. «C'est un livre que je portais en moi depuis longtemps», déclare EES depuis son domicile de Bruxelles. «Ça fait des années que j'ai une relation très forte à Mozart, que je le vois comme un guide, un professeur de sagesse, quelqu'un qui m'aide à vivre. Il ne s'agit pas d'un livre de musicologue, ni d'historien, ni de chef d'orchestre et j'ai voulu le sortir avant l'année Mozart plutôt que pendant cette année, justement pour ne pas confondre les gens.» <BR><BR>Un guide spirituel <BR><BR>Ce livre très
particulier n'est pas un roman, mais un récit autobiographique où EES raconte comment certaines musiques de Mozart ont jalonné sa vie, lui apportant réconfort et consolation aux moments les plus difficiles. «Tout ce que je raconte dans le livre est vrai, mais ce qui est important, ce n'est pas que ce livre parle de moi, mais plutôt qu'il parle de la place de la musique, et particulièrement celle de Mozart, dans les moments de désarroi de l'existence. En même temps, plutôt que d'inventer un personnage qui me collerait aux basques par la suite, j'ai préféré baisser le masque en avouant que c'est moi l'adolescent qui déprime, c'est moi l'homme qui a de la misère à traverser certains moments de l'existence. C'est très douloureux d'avouer des choses comme celles-là mais je devais le faire parce que c'est dans les moments les plus fragiles de notre existence que Mozart nous parle. C'est un
homme qui parle de l'humanité dans ce qu'elle a de plus vulnérable. Quand j'ai eu fini le livre, j'ai constaté que je n'avais raconté que des moments d'abandon, de deuil, d'immense détresse. C'est parce qu'il faut que je sois dans cet état-là, un état de rupture émotionnelle totale, pour arriver à entendre ce qu'il me dit. Quand je vais bien, je ne l'écoute plus ! Peut-être parce que ce qu'il a à dire est tellement profond et tellement lumineux qu'il faut être dans l'obscurité pour l'entendre...» </SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<P style="MARGIN-BOTTOM: 12pt"><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">Lorsqu'on le questionne sur le rôle que Mozart a joué dans sa vie, EES parle d'un rôle d'intercesseur, de guide spirituel. «Je crois que Mozart m'a aidé à devenir moi-même parce qu'il donne l'exemple de quelqu'un de simple et lumineux, qui sait communiquer de façon aimable et sans chichis, avec une grande science mais sans que cela paraisse. C'est un érudit qui cache son érudition, un savant qui cache sa science et qui offre ce qu'il a à dire de manière souriante. Pour ma part, comme écrivain, j'ai cherché à avoir la parole la plus simple, la plus accessible et à travers ça, Mozart était mon guide. On dit que j'écris avec des mots simples et, en effet, vous ne trouverez jamais des mots de plus de quatre syllabes dans mes phrases, sauf pour faire un effet. On dit que j'écris
avec des phrases courtes alors qu'en fait il y a parfois des phrases qui font une page, sauf qu'elles sont écrites avec suffisamment de lisibilité pour qu'on ne s'en rende pas compte. Mon idée, c'est que l'art doit cacher l'effort, qu'il n'y ait pas de sueur. J'ai horreur des textes qui sentent les pieds !» </SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<TABLE class=MsoNormalTable style="WIDTH: 75pt" cellSpacing=0 cellPadding=0 width=100 align=right border=0>
<TBODY>
<TR>
<TD style="PADDING-RIGHT: 0.75pt; PADDING-LEFT: 0.75pt; PADDING-BOTTOM: 0.75pt; PADDING-TOP: 0.75pt">
<P class=MsoNormal><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black; FONT-FAMILY: Verdana"></SPAN></FONT> </P></TD></TR></TBODY></TABLE>
<P style="MARGIN-BOTTOM: 12pt"><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">C'est EES lui-même qui a eu l'idée de joindre un CD au livre, pour que le lecteur puisse entendre les airs qui ont marqué sa vie, tels Ave <SPAN class=SpellE>Verum</SPAN> Corpus, La Flûte enchantée ou Les Noces de Figaro. «Il fallait absolument que la musique soit là puisque ce livre est un dialogue entre un homme d'aujourd'hui et un homme d'hier, entre un écrivain et un musicien. Il fallait donc qu'on entende les deux voix parce que la plus importante, c'est la sienne. Ma voix dans ce livre est celle d'un homme désarçonné, d'un homme craintif, absent de lui-même; et puis, il y a la voix lumineuse de Mozart qui me remet sur les rails de la vie, qui m'apprend à dépasser les moments tragiques et à aimer l'existence telle qu'elle est, pas telle que je voudrais qu'elle soit ou
telle que je regrette qu'elle ne soit pas.» </SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=2><SPAN style="FONT-SIZE: 10pt; COLOR: black">L'essentiel <BR><BR>Même s'il fait aujourd'hui partie du cercle restreint des dix auteurs les plus lus dans le monde, EES est encore surpris et ému par la réaction du public et l'écho que ses oeuvres reçoivent dans le monde. «Avant ces succès, je pensais que je n'étais pas de mon temps ! Et tout à coup est venu le succès, tant par mes livres que par mes pièces de théâtre. J'en déduis qu'on ne doit absolument pas mépriser la capacité réactive du public. J'ai toujours eu des sujets absolument impossibles, des sujets qui faisaient peur à mes éditeurs ou aux producteurs de théâtre. Ma première pièce, Le Visiteur, parlait d'une rencontre entre Freud et peut-être Dieu. Oscar et la dame rose, c'est l'histoire d'un enfant leucémique qui meurt à la fin. J'ai écrit un livre sur Hitler, La Part de l'autre, et
une enquête sur la disparition du cadavre du Christ, L'<SPAN class=SpellE>Évangile</SPAN> selon Pilate. Ce sont des sujets qui auraient pu faire fuir mais qui m'obsédaient, qui me passionnaient. J'avais besoin d'écrire ces livres parce que je trouvais qu'ils nous disaient des choses importantes sur nos vies, sur les mystères de notre existence. Et voilà que le public les aime et les plébiscite ! Contre tous les gens qui disent qu'aujourd'hui, avoir du succès, c'est parler de cul ou faire des <SPAN class=SpellE>confidences-chocs</SPAN> ou je ne sais quoi, moi je réponds non ! En respectant les gens et en parlant de l'essentiel, on peut aussi les rencontrer.» <BR><BR>Parlant de rencontres, à quand la prochaine entre public québécois et EES, lui qui a dû annuler ses deux derniers voyages à cause de problèmes cardiaques ? «Cet hiver, je réaliserai pour la première fois un film
dont j'ai écrit le scénario. Odette <SPAN class=SpellE>Toulemonde</SPAN> est un film sur un homme et une femme, un film sur le bonheur. Lui a tout pour être heureux : c'est un écrivain riche, célèbre, qui a la notoriété et le succès mais qui tombe dans une dépression épouvantable et qui ne sait plus être heureux. Elle, c'est une petite femme toute simple qui a une vie objectivement difficile puisqu'elle élève seule ses deux enfants et qu'elle fait deux petits métiers pour arriver à joindre les deux bouts. Mais elle a le secret du bonheur ! Et tout d'un coup, ces deux êtres vont se rencontrer. Catherine <SPAN class=SpellE>Frot</SPAN> va jouer le rôle d'Odette <SPAN class=SpellE>Toulemonde</SPAN> et l'écrivain sera joué par Albert <SPAN class=SpellE>Dupontel</SPAN>. Le film doit sortir en novembre ou décembre 2006 en France et s'il est réussi, j'ai très envie de venir le
présenter au Canada ! Il est aussi possible que je vienne pour une production canadienne d'Oscar et la dame rose puisqu'il y a actuellement un projet qui pourrait se concrétiser l'année prochaine.» <BR><BR>En plus de ce nouveau rôle de réalisateur qu'il envisage avec grand plaisir, EES a quelques livres en gestation, dont deux qui poursuivraient Le Cycle de l'invisible entrepris en 1997, l'un sur la philosophie zen et le Japon, l'autre sur l'animisme africain. Il y a aussi un projet de livre portant sur la problématique du pardon, à partir de l'histoire du tueur en série Guy Georges, «mais ce n'est pas pour tout de suite parce que le sujet m'effraie et les zones d'ombre dans lesquelles il m'emmène m'effraient aussi. De plus, le pardon est une chose avec laquelle je me bats souvent, donc il faut que le sujet "mature" encore un peu avant que je m'y mette.» <BR><BR>En attendant de lire
ces prochains romans et de voir son film, EES nous offre la musique de Mozart et nous invite à découvrir comment elle peut nous aider, comme elle le fait pour lui, à traverser les moments les plus difficiles de notre existence. Certains critiques adhèrent sans réserves à cette proposition, d'autres pas du tout, mais cela n'empêche nullement <SPAN class=SpellE>Éric-Emmanuel</SPAN> Schmitt de continuer à clamer : «J'aime Mozart !» <BR><BR>Collaboratrice du Devoir </SPAN></FONT><FONT color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT></P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT> </P>
<P><FONT face=Verdana color=black size=1><SPAN style="FONT-SIZE: 7.5pt; COLOR: black"></SPAN></FONT> </P>
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