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Chère Sandra:
<p>Je trouve très interessantes les réflexions de M. Evan
Ware. Je te demande de lui transmettre ce message, avec mes cordiales salutations
à lui.
<br>L'intervention de M. Sévigny a été très
pertinente.
<br>Je voudrais dire, avec tout mon respect aux opinions du Prof. Ware,
que même si on n'est contre le patriotisme linguistique quelle que
soit sa forme, je crois qu'il est très important le travail de protection
des cultures en général, en incluant ici les langues, contre
les adesions lèse-langue et des invasions linguistique-imperialistes.
<br>Je ne connais pas la réalité québecquoise, mais
je peux parler un peu sur le problème dans le domaine du portugais
au Brésil. Ici, à vrai dire, les terminologies du spectacle
sont fort influencées par la terminologie anglophone des practiques
qui viennent du domaine de la musique populaire. Ce phénomène,
en général, a lieu plutôt dans la practique musicale
que dans les études de musique.
<br>Au Brésil, la terminologie du spectacle du domaine de la musique
populaire n'a pas encore, heureusemente, influencé de façon
importante la terminologie de la musique de concert. Je liste, ensuite,
quelques mots anglophones utilisés au Brésil par les musiciens
brésiliens du domaine populaire: rider, performance, staff, back
vocal, set, backstage.
<br>Performance a été, jusqu'à maintenant, le seul
mot qui a été adopté par des chercheurs et musiciens
de la musique "sérieuse" au Brésil. La langue portuguaise
est très riche dans le domaine du spectacle. Je liste une collection
de mots, de notre langue, qui sont très répandus et utilisés
par les artistes de la musique "sérieuse", mais qui ne sont de la
connaissance des musiciens populaires qui préférent utiliser
des équivalents anglais:
<br>interpretação, intérprete, execução,
bastidores, urdimento, boca de cena, cenário, conjunto, efetivo,
anexo, ficha técnica, palco, mapa de palco, concerto, fundo de palco,
coxia, bambolina, boca de cena, pano de boca, pódio, cena, caixa
de teatro, caixa de cena, camarim, platéia, proscênio, ...
<p>Avec mes amitiés,
<br>Jorge Antunes
<br> 
<br> 
<br> 
<br> 
<p>Sandra Reis wrote:
<blockquote TYPE=CITE>
<div style='background-color:'>from: <i>"Evan Ware" <warevolf@gmail.com></i>
<br>Reply-To: <i>cercledemusicologie@groupesyahoo.ca</i>
<br>To: <i><cercledemusicologie@groupesyahoo.ca></i>
<br>Subject: <i>Re: [cercledemusicologie] Groupe courriel: problème
de fonctionnement</i>
<br>Date: <i>Fri, 8 Dec 2006 09:51:57 -0500</i>
<br> 
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<div id=ygrp-text>Cher membres du groupe courriel,
<p>Bien que j'ai moi-même décrit le mot "performance" comme
étant un anglicisme - un fait supporté par mon Larousse 1991
- dans ma première intervention, je dois fortement questionner l'intervention
de M. Sévigny qui semble vouloir critiquer les études de
la musique populaire anglophones pour avoir propagé cet anglicisme.
<p>"Je crains que toute cette notion de "performance" nous vient du domaine
<br>des études de musique populaire chez dans nos amis les intellectuels
et chercheurs anglo-saxons.
<br>Je pense ici notamment à l' IASPM."
<p>Si l'intention de M. Sévigny était de critiquer, je trouve
cette critique fort mal placée puisqu'elle se base sur la prémisse
que ce sont les chercheurs anglophones qui importent au français
l'anglicisme "performance.<wbr>" Franchement je n'arrive pas à comprendre
comment un groupe peut être tenu responsable du changement d'une
langue dans laquelle il ne participe que peu ou pas du tout. N'est-ce pas
les intellectuels francophones, ceux qui participent à la construction
et à la sémiose du français, qui propagent cet anglicisme
en l'utilisant, peu importe d'où vient le terme? (et sur ceci je
dois aussi protester que la notion de performance - mot anglais - n'est
pas du tout unique aux études de musiques populaires tel que témoigné,
entre autre, par le terme performance practice).
<p>Je crois cependant que "performance" est un anglicisme qui se transmet
culturellement et non par simple voie d'IASPM. Le fait est que la majeure
partie de la recherche musicologique est anglophone et que même les
pays francophones en Europe ne peuvent se soustraire l'influence globale
actuelle de la langue anglaise, moins encore le Québec qui se trouve
géographiquement entouré de cette langue. Je ne veux pas
vanter la position globale de l'anglais ici, ceux qui me connaissent savent
à quel point je suis contre le patriotisme linguistique quelle que
soit sa forme, mais je veux souligner le fait que la langue anglaise est
partout et que des emprunts faits par des autres langues, surtout dans
un domaine où l'anglais est la prima lingua, sont inévitables
tout comme l'anglais a emprunté voracement du français lorsqu'elle
était à son apogé d'influence, du XIe au XVIIIe (notamment
le mot "stop", à l'origine un mot français).
<p>Dans un autre ordre d'idées, pouvons-nous cesser d'utiliser le
terme "anglo-saxon"<wbr>? Il est ridicule: c'est un terme qui se réfère
au groupe culturel en Angleterre entre les Ve et XIVe siècles, et
ceci est tiré un peu par les cheveux; on pourrait même dire
qu'un anglo-saxon a cessé d'être autour du XIIIe. Le terme
"Anglo-saxon" ni la diversité culturelle des régions qu'elle
suppose désigner - soit la Grande-bretagne, les États-Unis,
le Canada et les autres groupes du Commonwealth. Quand on pense qu'il y
a des musicologues anglophones d'ethnicité asiatique, africaine,
hispanique, afro-américaine, amérindienne, etc. il ne convient
pas de les grouper tous sous l'égide d' "anglo-saxons" puisque que
ces groupes n'ont rien à faire avec l'invasion saxonne de l'angleterre
au Ve. Le terme "anglophone" suffit; anglo-brittanique, anglo-américain,
anglo-canadien si vous avez de besoin de plus de spécificité.
<p>Bien à vous tous et toutes,
<p>Evan Ware
<br>Compositeur</div>
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</blockquote>
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