<html><div style='background-color:'><P>Prezados colegas, este texto é muito interessante.</P>
<P> Um abraço,</P>
<P>Sandra.<BR><BR></P>
<BLOCKQUOTE style="PADDING-LEFT: 5px; MARGIN-LEFT: 5px; BORDER-LEFT: #a0c6e5 2px solid; MARGIN-RIGHT: 0px"><FONT style="FONT-SIZE: 11px; FONT-FAMILY: tahoma,sans-serif">
<HR color=#a0c6e5 SIZE=1>
From: <I>Marie-Hélène Benoit-Otis <kleine_kartoffel@yahoo.ca></I><BR>Reply-To: <I>cercledemusicologie@groupesyahoo.ca</I><BR>To: <I>"cercledemusicologie@groupesyahoo.ca" <cercledemusicologie@groupesyahoo.ca></I><BR>Subject: <I>[cercledemusicologie] Suite au colloque de l'OICM - 2e partie</I><BR>Date: <I>Thu, 15 Mar 2007 10:58:55 -0400</I><BR><BR>
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<P><FONT face="Verdana, Helvetica, Arial"><SPAN style="FONT-SIZE: 12px">Chers membres du groupe courriel,<BR><BR>Voici un second compte rendu rédigé suite au colloque de l’OICM, <I>Composer au XXIe siècle : Processus et philosophies,</I> qui a eu lieu à la Faculté de musique de l</SPAN></FONT><SPAN style="FONT-SIZE: 12px"><FONT face="Helvetica, Verdana, Arial">’</FONT><FONT face="Verdana, Helvetica, Arial">Université de Montréal du 28 février au 3 mars derniers. <BR><BR>Bonne lecture!<BR><BR>-- <BR>Marie-Hélène Benoit-Otis<BR>Responsable des activités de recherche<BR>Cercle de musicologie<BR><BR><BR><B>Les compositeurs engagés : espèce en voie de disparition?<BR></B><BR>par Éric Champagne<BR><BR> <BR>Dans le cadre du dernier colloque de l’OICM, Danick Trottier nous a présenté ses réflexions autour de l’engagement chez les compositeurs d’aujourd’hui. Un thème très intéressant qui
ouvrait à une multitude de réflexions et d’interprétations sur le rôle du compositeur dans la société et sur l’impact de son oeuvre.<BR> <BR>Bon, disons immédiatement que l’engagement du compositeur est un concept difficile à cerner. À quel type d’engagement est-on en droit de s’attendre d’un artiste qui « organise » les sons ? Danick Trottier s’est avant tout intéressé à l’engagement politique. Pour définir cet état, il a recours aux propos Jean-Paul Sartre qui, dans « Qu’est-ce que la littérature » (1948), a théorisé le type d’engagement de l’artiste. Sartre attribue au créateur un pouvoir de diffusion des idéaux politiques, conception qui relève du niveau esthésique, qui relève donc de la réception des œuvres par le public.<BR> <BR>René Leibowitz a par la suite théorisé l’engagement du compositeur dans « l’artiste et sa conscience » (1950). Ce dernier constatait que dans le
public de la musique « classique / moderne », la classe ouvrière ne s’y retrouvait pas! En opposition à cela, de nombreux compositeurs croyaient que le progrès musical correspondait au progrès social et que son évolution transformerait la société. Toujours dans ce désir de théoriser l’engagement chez les compositeurs, Danick Trottier cite Hanns Eisler pour qui le compositeur se doit d’être révolutionnaire, au sens social et politique du terme. Rappelons qu’Eisler, en plus de signer le manifeste de Prague, prônait un réalisme socialiste dans ses réalisations musicales qu’il désirait « fonctionnelles ». D’ailleurs, après la fuite de Kurt Weill vers les États-Unis, Eisler devient le principal compositeur associé à Bertolt Brecht, composant en collaboration avec le célèbre dramaturge des musiques de scène, du cabaret et des chants politiques fort populaires du temps de la République de
Weimar.<BR> <BR>Autre exemple du compositeur révolutionnaire : John Cage. Ici, l’analogie est, selon les points de vue, un peu boiteuse. C’est à dire qu’en attribuant le désir par Cage de libérer le son, il y a attribution d’un désir de libérer la société. Une auditrice a, lors de la période des questions, indiqué que les intentions de Cage provenaient certainement plus d’une philosophie influencée par le Bouddhisme plutôt que d’un désir révolutionnaire. Cela démontre une certaine « limite » aux interprétations d’engagement du compositeur que je développerai plus loin.<BR> <BR>Autre compositeur « engagé » marquant du XXe siècle, Luigi Nono. Son implication dans le parti communiste italien remonte à 1952 et sa production témoigne de ses convictions politiques. Un point intéressant est soulevé ici : pour transmettre ses idéaux, Nono compose un très grand nombre de musiques sur
des textes (opéra, théâtre musical, chansons, cantates, etc.) qui, eux, sont porteurs de sens. La question, à laquelle je proposerai un élément de réponse, est alors posée : existe-t-il une musique engagée qui soit purement instrumentale, sans référence ou support littéraire ? J’y reviendrai plus loin.<BR> <BR>Qu’en est-il aujourd’hui ? La théorisation de l’engagement soulevé ici date d’il y a 50 ans. Le monde politique et social s’est transformé depuis. Danick Trottier affirme que notre époque, qui est caractérisée par la fin des idéologies, est plus propice aux engagements circonstanciels. Est-ce par formalisme – voir un certain <I>politically correct</I> de rigueur dans la démarche créatrice – que les compositeurs ne s’impliquent pas autant dans les grandes causes d’aujourd’hui ?<BR> <BR>Pour détailler ses réflexions, Danick Trottier nous a présenté quelques compositeurs
encore actifs aujourd’hui qui apportent certains éléments d’engagement dans leur production. Le premier exemple vient d’Helmut Lachenmann qui, dans son opéra <I>La petite marchande d’allumettes</I>, dénonçait la violence sociale et les abus qui mènent à l’exclusion. Il est intéressant de noter que Lachenmann a été l’élève de Nono. Je vous réfère d’ailleurs à une entrevue où il parle des positions politiques et sociales de Nono dans un texte que l’on retrouve sur le site web de l’IRCAM ( <A href="http://mac-texier.ircam.fr/textes/c00000053/">http://mac-texier.<WBR>ircam.fr/<WBR>textes/c00000053<WBR>/</A> ). Ici, l’engagement du compositeur, sa prise de position publique, se fait face à un problème de société relativement « global », c’est à dire qu’il dénonce par le théâtre un fait social au lieu de soutenir une cause.<BR> <BR>Autre compositeur analysé : John Adams, l’auteur de
l’opéra à scandale <I>The Death of Klinghoffer</I>. Cette œuvre se base sur un fait véridique : la prise en otage, par des terroristes palestiniens, d’un paquebot de croisière et l’exécution d’un de ses passagers, un handicapé américain d’origine juive. Sujet brûlant qui a valu de nombreuses annulations, surtout en sol américain, de cet opéra qui a pourtant une valeur profonde et universelle. C’est que le sujet est ici traité dans une optique de réflexion sur la mort, sur le pouvoir de donner la mort, sur la possibilité d’empêcher une mort… Et bien que la parole soit donnée aux Palestiniens et au Juifs, Adams se garde bien de prendre position. Il expose les colères et les peines de chaque partie, également, sans juger ni approuver. Les deux chœurs d’ouvertures sont en ce sens éloquent : ils durent exactement 8 minutes chacun : le droit de parole est égal pour tous !<BR> <BR>En
conclusion, Danick Trottier soulevait qu’aujourd’hui, il semble y avoir une peur de l’engagement unique chez le compositeur. Ses prises de positions correspondent, dans une certaine mesure, au goût du jour. Il soulève encore une foi le problème sémiologique de l’engagement en musique : une musique engagée est-elle essentiellement une musique qui fait appelle à des référents paramusicaux? On en revient à cette réflexion portée sur l’œuvre de Nono. Force est de constater que oui. La musique, art abstrait s’il en est un, doit faire référence à quelque chose d’extra musical si elle tente de propager une idéologie politique ou sociale. Même dans un contexte de musique instrumentale, l’aspect référentiel est essentiel. Je pense, par exemple, à Hans Werner Henze qui, lorsqu’il compose sa 6e symphonie pour double orchestre (1969), relate son engagement politique lors de son séjour à Cuba. Eh
bien, dans son discours musical passablement atonal, il utilise pour soutenir son propos un hymne révolutionnaire vietnamien (!) et cite l’<I>Hymne à la liberté </I>de Mikis Theodorakis (!!). Bien sûr, la conception d’un duel avec ses deux orchestres opposés implique un concept de d’affrontement qui peut évoquer la frébilité de son sujet, mais l’auditeur sera nettement plus interpellé par les citations que par le concept, dans la mesure où ces éléments musicaux lui signifient quelque chose de clair et d’évocateur. D’ailleurs, le compositeur porta par la suite un regard pour le moins désolant sur son œuvre : <BR><BR></FONT></SPAN><FONT face="Verdana, Helvetica, Arial"><FONT size=4><SPAN style="FONT-SIZE: 14px">«Je voulais composer une musique contre la bourgeoisie; à la place de la nostalgie et du scepticisme, je voulais l’affirmation, une véritable profession de foi révolutionnaire.
J’avais le sentiment que j’y parviendrais. J’ai entretemps dirigé cette œuvre plusieurs fois et je sais que je n’y suis pas parvenu. Pour moi, la seule chose neuve, dans cette symphonie, c’est le fait que les problèmes de langage sont exposés avec lucidité, que les défaites sont reconnues et que l’impossibilité d’écrire aujourd’hui des symphonies n’est pas passée sous silence. Mais l’affirmation est restée lettre morte. L’œuvre est devenue un procès-verbal des difficultés rencontrées. Rien de plus.»<BR></SPAN></FONT><SPAN style="FONT-SIZE: 12px"><BR> <BR>Est-ce le premier constat d’échec d’un projet musical révolutionnaire pour un compositeur de ce siècle ? (constat d’échec qui n’est peut-être absolu, puisqu’il a modifié son jugement par rapport à la forme symphonique en en composant quatre autres après sa 6e…)<BR> <BR>Par ailleurs, l’engagement du compositeur peut prendre
plusieurs formes. Je pense par exemple à Samuel Barber qui a composé sa « Comando March » en 1943 pour soutenir l’armée américaine durant la seconde guerre mondiale (ce contexte se rapproche du Tchaikovsky de la « Marche slave », objet d’une commande pour des circonstances de mobilisation militaire). Peut-on parler d’un engagement politique de la part de Barber ? Si oui, quelle en est sa portée? En contrepartie, le « Black Angels » de George Crumb et le « Different trains » de Steve Reich, deux œuvres qui portent un regard sur les atrocités de la guerre – guerre du Vietnam dans le cas de Crumb, l’holocauste dans le cas de Reich – sont-elle des œuvres engagées ? Et quelle en est la portée, tant pour les compositeurs que pour le public ? Ce sont toutes des œuvres qui ont un lien avec une guerre, mais sont-ce pour autant des œuvres engagées ?<BR> <BR>Mais dans quelle mesure peut-on
interpréter une intention précise d’un engagement quelconque chez un compositeur? Le cas de Cage nous revient à l’esprit : Le concept révolutionnaire musical correspond-t-<WBR>il à une révolution sociale ? La question est posée.<BR> <BR>Mais soyons franc, les artistes engagés, aujourd’hui, ce sont surtout des chanteurs pop (tous courants confondus) ! Des gens comme Rachid Taha ou encore les Locos Locas qui crient haut et fort leurs indignations (par des chansons, donc des « musiques à textes ») et, chose importante, sont présents lors des manifestations de foules. Un autre exemple : lors de la dernière grande grève étudiante, il y a deux ans, quels artistes se sont joints aux étudiants ? Des compositeurs de musique contemporaine ? Non (excepté moi-même, mais plus à titre d’étudiant qu’à titre de compositeur…). C’est des chanteurs (Loco Locas, Cowboys fringants, Paul Piché) et Armant
Vaillancourt, un sculpteur, qui ont crié leurs revendications. Peut-être est-ce la cause qui ne rejoignait pas les compositeurs ? Alors, comment expliquer leur absence lors de la grande marche populaire qui demandait au gouvernement libéral fédéral (il y a quoi, 3 ou 4 ans ?) de ne pas s’impliquer dans la guerre en Irak ? Pourtant, des comédiens, des acteurs, des écrivains, des dramaturges, des chanteurs, des peintres et des artistes visuels étaient de la manifestation. Où est le problème ?<BR> <BR>Car en fait, c’est là la véritable question : pourquoi les compositeurs ne s’impliquent-ils pas, à titre de citoyen et d’artistes, dans des manifestations? La question est posée. La réponse n’est certainement pas simple !<BR></SPAN></FONT></P></DIV><SPAN style="COLOR: white">__._,_.___</SPAN>
<DIV id=ygrp-actbar><SPAN class=left><A href="http://cf.groups.yahoo.com/group/cercledemusicologie/message/2012;_ylc=X3oDMTM0dmJiMTNmBF9TAzk3NDkwNDQ3BGdycElkAzkzMjIzMzQEZ3Jwc3BJZAMyMDk0MDEyNjc1BG1zZ0lkAzIwMTIEc2VjA2Z0cgRzbGsDdnRwYwRzdGltZQMxMTc0MTE1Njc2BHRwY0lkAzIwMTI-">Messages pour ce thème </A>(<SPAN class=bld>1</SPAN>) </SPAN><A href="http://cf.groups.yahoo.com/group/cercledemusicologie/post;_ylc=X3oDMTJwMmw3MXNwBF9TAzk3NDkwNDQ3BGdycElkAzkzMjIzMzQEZ3Jwc3BJZAMyMDk0MDEyNjc1BG1zZ0lkAzIwMTIEc2VjA2Z0cgRzbGsDcnBseQRzdGltZQMxMTc0MTE1Njc2?act=reply&messageNum=2012"><SPAN class=bld>Répondre </SPAN>(par envoi Web) </A>| <A class=bld href="http://cf.groups.yahoo.com/group/cercledemusicologie/post;_ylc=X3oDMTJlc280djYyBF9TAzk3NDkwNDQ3BGdycElkAzkzMjIzMzQEZ3Jwc3BJZAMyMDk0MDEyNjc1BHNlYwNmdHIEc2xrA250cGMEc3RpbWUDMTE3NDExNTY3Ng--">Commencer un nouveau thème </A></DIV>
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